Respiration
Apnée obstructive du sommeil : comment souffler dans un coquillage peut soulager les symptômes
La pratique ancienne de souffler à travers une conque pourrait aider à traiter les symptômes de l'apnée du sommeil.

- Par Sophie Raffin
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- Soumen Hazra/istock
Polynésie, Inde, Australie, Crète, Sardaigne… La conque est utilisée comme un instrument de musique sur les cinq continents depuis des siècles. Mais ce gros coquillage ne ferait pas uniquement raisonner une jolie musique à nos oreilles. Il permettrait aussi de lutter contre le syndrome d'apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS).
Une étude, publiée dans la revue ERJ Open Research, révèle que souffler dans une conque régulièrement réduit les symptômes de troubles respiratoires.
Apnée du sommeil : souffler dans une conque régulièrement réduit la somnolence
Après que plusieurs patients lui aient expliqué se sentir plus reposés et avoir moins de symptômes après avoir pratiqué le shankh (un exercice de respiration yogique traditionnel consistant à souffler à travers une conque), le Dr Krishna K. Sharma a voulu étudier de plus près cette tradition.
Il a réuni 30 personnes atteintes d’un syndrome d'apnée du sommeil modéré. La moitié d’entre elles se sont entraînées à souffler dans une conque, tandis que l’autre groupe avait un exercice de respiration profonde à réaliser. Tous les participants ont été formés par un membre de l'équipe. Ils ont ensuite été encouragés à pratiquer leur activité à domicile pendant au moins 15 minutes, cinq jours par semaine. Après six mois, les patients ont été réexaminés.
Résultat : les membres du groupe "conque" étaient 34 % moins somnolents durant la journée que les autres. Ils déclaraient également dormir mieux. Les examens effectués lors de leur sommeil ont révélé qu'ils souffraient en moyenne de quatre à cinq apnées (arrêts respiratoires pendant le sommeil) de moins par heure. Leur taux d'oxygène dans le sang était également plus élevé durant la nuit.
Apnée du sommeil : souffler dans la conque tonifie les muscles respiratoires
"La façon dont le shankh est soufflé est assez particulière. Il s'agit d'une inspiration profonde suivie d'une expiration puissante et soutenue par les lèvres pincées. Cette action crée de fortes vibrations et une résistance au flux d'air, ce qui renforce probablement les muscles des voies respiratoires supérieures, notamment la gorge et le voile du palais, zones souvent affaissées pendant le sommeil chez les personnes atteintes de SAHOS. La structure spiralée unique du shankh pourrait également contribuer à des effets acoustiques et mécaniques spécifiques qui stimulent et tonifient davantage ces muscles", explique le Dr Sharma dans un communiqué.S’il reconnaît que des tests impliquant davantage de patients sont nécessaires, le chercheur avance que la pratique du Shankh pourrait offrir une technique respiratoire simple et peu coûteuse pour réduire les symptômes de l’apnée du sommeil, et cela, sans le recours à des machines ou à des médicaments.