Sens

Votre odorat est influencé par vos gènes

Des chercheurs allemands ont identifié sept nouvelles régions génétiques associées à la capacité à percevoir les odeurs.

  • Dima Berlin/iStock
  • 14 Aoû 2025
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    L'odorat, qui présente de forts dimorphismes sexuels (à savoir l’ensemble des différences entre le mâle et la femelle d'une même espèce), est le sens le moins étudié, selon des scientifiques de l'Institut d'informatique médicale, de statistique et d'épidémiologie (IMISE) en Allemagne. Dans une nouvelle étude, ces derniers ont voulu en savoir plus sur la génétique de la perception olfactive humaine en réalisant une méta-analyse exploratoire d'association pangénomique, qui comparent le matériel génétique d'un grand nombre de personnes. Pour les besoins des recherches, l’équipe a recruté 21.495 adultes d'origine européenne. Les participants ont été invités à identifier 12 odeurs du quotidien différentes présentées à l'aide de stylos odorants spéciaux. Leurs réponses ont été analysées et comparées à des données génétiques.

    "Dix régions génétiques associées à la capacité à détecter des odeurs spécifiques"

    "Nous avons identifié dix régions génétiques associées à la capacité à détecter des odeurs spécifiques, sept d'entre elles constituent de nouvelles découvertes. Trois de ces régions présentent également des effets spécifiques au sexe, ce qui signifie qu'elles fonctionnent différemment chez les hommes et les femmes", a déclaré le professeur Markus Scholz, auteur des travaux et chercheur à l'Institut d'informatique médicale, de statistique et d'épidémiologie de l'Université de Leipzig. Selon les données, deux régions génétiques étaient spécifiques aux femmes. "Cela contribue à expliquer pourquoi les femmes, par exemple, perçoivent les odeurs différemment pendant leur cycle menstruel ou leur grossesse." Une autre région génétique présentait une différence entre les sexes, avec des gènes candidats contenant des éléments de réponse aux androgènes (hormones sexuelles masculines).

    "Un lien entre le risque de maladie d'Alzheimer et la capacité à détecter les odeurs"

    Autre constat : "il existe un lien entre le risque de maladie d'Alzheimer et la capacité à détecter les odeurs. Cela renforce les preuves de l'interdépendance entre l'odorat, les hormones sexuelles et les maladies neurodégénératives", a indiqué Franz Förster, qui a participé à l’étude publiée dans la revue Nature Communications. D’après les chercheurs, à long terme, ces résultats pourraient ainsi contribuer à une meilleure compréhension des troubles olfactifs et à une détection plus précoce des maladies.

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    JDF