Psychiatrie
Schizophrénie : "la date de remise à disposition" d’un antipsychotique "est indéterminée"
Les difficultés d'approvisionnement du médicament Zypadhera, prescrit pour les patients schizophrènes, se sont empirées et, à ce jour, leur durée est incertaine.

- Par Geneviève Andrianaly
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La pénurie de psychotropes se poursuit en France. Depuis mai 2024, le médicament Zypadhera (olanzapine injectable à libération prolongée) fait l’objet de tensions d’approvisionnement en Europe. Pour rappel, cet antipsychotique atypique, dit de deuxième génération, est administré par voie intramusculaire chez les adultes souffrant de schizophrénie à l’hôpital. En juillet 2025, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a été informé par le laboratoire Cheplapharm d’une aggravation des tensions d’approvisionnement en France. À cette période, "le laboratoire évoque des difficultés de production temporaires et l’évolution de ses process en vue de renforcer la qualité. Il indique qu’il sera en mesure de commencer à remettre à disposition le médicament à partir de septembre 2025." Cependant, ce 13 août, l’ANSM a actualisé les informations après avoir été contacté par le laboratoire Cheplapharm. L’autorité sanitaire a signalé des retards d'approvisionnements pour le médicament Zypadhera, liés à des difficultés supplémentaires de fabrication et de chaîne d’approvisionnement sur le site de production. "Par ailleurs, deux lots de médicaments n’ont pas été mis sur le marché du fait d’un défaut qualité, ce qui accentue les tensions. Selon le laboratoire, la date de remise à disposition (ou date de reprise des approvisionnements par le laboratoire à hauteur des besoins) est indéterminée." Ces tensions portent principalement sur les dosages 300 mg et 405 mg. Face à cette aggravation des difficultés d’approvisionnement, l’ANSM appelle à continuer à appliquer les conduites à tenir et les mesures mises en place pour limiter l’impact de ces tensions. L’une d’entre elles est de ne pas ne plus initier de nouveau traitement avec le Zypadhera afin de permettre aux patients déjà traités de continuer à y accéder. "Même si le dosage 210 mg n’est pas actuellement concerné, nous demandons aux professionnels de santé de ne pas l’utiliser en substitution, car les quantités disponibles ne sont pas suffisantes. De plus, les équivalences de posologie entre le 210 mg et les 300 et 405 mg ne sont pas clairement établies, faisant courir un risque de déséquilibre clinique ou de décompensation de la pathologie." Enfin, il est conseillé aux médecins d’envisager un relais par la forme orale d’olanzapine ou par un autre antipsychotique lorsqu’une forme injectable à action prolongée est nécessaire. "Tout relais doit s’accompagner d’une surveillance clinique attentive." En parallèle, l’autorité sanitaire a exigé de limiter la quantité de Zypadhera distribuée par le laboratoire Cheplapharm aux hôpitaux. "Nous avons aussi demandé au laboratoire d’identifier des pistes d’importation de Zypadhera 300 mg initialement destiné à d’autres pays européens : des médicaments importés sont mis à disposition depuis juin 2025 de manière transitoire et exceptionnelle pour répondre aux besoins des patients en France."La remise à disposition du Zypadhera est "indéterminée"
Zypadhera : les médecins ne doivent plus initier de nouveau traitement
Prescrire désormais la forme orale d’olanzapine