Maladie rare
La myasthénie "affecte énormément ma vie quotidienne", confie Monica Seles
L’ancienne championne de tennis révèle souffrir de myasthénie, une pathologie neuromusculaire auto-immune, depuis trois ans.

- Par Geneviève Andrianaly
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- Stacey Warnke/Wikipedia CC BY-SA 2.0
Alors qu’un jour, elle maniait une raquette, comme elle l'avait fait pendant plusieurs années, Monica Seles, ancienne championne de tennis, a remarqué que quelque chose n’allait pas. "Je jouais avec des enfants ou des membres de ma famille, et j’ai raté une balle. Je me disais que je voyais deux balles. Des symptômes qu'il ne faut pas ignorer", a-t-elle indiqué dans une interview accordée à l'Associated Press. Cette vision double et une faiblesse dans les bras l’incitent à consulter un médecin. "Se sécher les cheveux est devenu très difficile." Et, il y a trois ans, la femme de 51 ans reçoit un diagnostic de myasthénie grave. "Je me suis dit : 'Quoi ?!'", a déclaré la sportive qui n’avait jamais entendu parler de cette maladie et a ensuite été orientée vers un neurologue. "Il m'a fallu un certain temps pour vraiment l'assimiler, en parler ouvertement, car c'est une maladie difficile. Elle affecte énormément ma vie quotidienne." Débutant le plus souvent entre 20 et 40 ans, la myasthénie est l'une des principales maladies neuromusculaires de l’adulte, selon l’AFM Téléthon. Plus précisément, il s’agit d’une pathologie auto-immune. En clair, elle résulte d’un dysfonctionnement du système immunitaire. "Le système immunitaire produit des anticorps qui attaquent un certain type de récepteurs présents sur le versant musculaire de la jonction neuromusculaire, les récepteurs qui répondent au neurotransmetteur acétylcholine. Par conséquent, la communication entre les cellules nerveuses et les muscles est perturbée. La cause de cette attaque par l’organisme de ses propres récepteurs de l’acétylcholine, une réaction auto-immune, est inconnue", peut-on lire sur le site du Manuel MSD. D’après l’AFM Téléthon, l’hypothèse actuelle est celle de la conjonction d’un patrimoine génétique prédisposant et de facteurs environnementaux (infections, médicaments…). Côté manifestations, elles peuvent varier d'une personne à l'autre. Il existe deux formes de la pathologie : la myasthénie oculaire, qui ne touche que les muscles des yeux, et la myasthénie généralisée, dans laquelle d’autres zones du corps sont touchées (muscles des bras, des jambes et/ou muscles respiratoires et/ou muscles de la gorge…). "La myasthénie s’accompagne souvent d’anomalies du thymus : une augmentation de volume (ou hyperplasie), chez la moitié des personnes atteintes de myasthénie âgées de moins de 45 ans, et un thymome, c’est-à-dire une prolifération des cellules du thymus, chez 15 à 20 % des personnes atteintes de myasthénie, souvent les plus âgées." Le traitement de la maladie repose sur la prise des médicaments, comme les anticholinestérasiques, les corticoïdes, les immunoglobulines et les échanges plasmatiques, pour réduire les symptômes. À cela peut s’ajouter une thymectomie, une intervention chirurgicale pour retirer le thymus, en cas de thymome. "Lorsque la maladie est stabilisée, une activité physique d’intensité modérée (qui ne provoque pas d’essoufflement) comme la marche ou la gymnastique douce, pratiquée de façon régulière (2 à 3 fois par semaine, voire plus) améliore le bien-être, réduit la fatigue et protège l’organisme des effets de l’inactivité."Myasthénie : quelles sont les causes ?
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