Maladies cardiovasculaires
Marcher vite et plus souvent : un remède concret contre l’hypertension
Marcher plus, même sous les 10.000 pas quotidiens, et à un rythme soutenu, réduit nettement le risque de maladies cardiovasculaires chez les personnes atteintes d’hypertension artérielle (HTA). Chaque 1.000 pas supplémentaires sont bénéfiques.

- Par Stanislas Deve
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Chaque pas de plus compte pour la santé de votre cœur, en particulier si vous souffrez d’hypertension. C’est la conclusion d’une vaste étude qui vient d’être publiée dans l’European Journal of Preventive Cardiology. Les résultats sont sans appel : le fait de marcher davantage, même en dessous du seuil classique de 10.000 pas par jour – de plus en plus remis en question – et de marcher plus vite réduit significativement le risque de maladies cardiovasculaires majeures.
Les bienfaits mesurables de la marche
Pour arriver à ce constat, les chercheurs de l’Université de Sydney, en Australie, ont analysé les données de plus de 36.000 personnes atteintes d’hypertension artérielle. Verdict : chaque tranche supplémentaire de 1.000 pas quotidiens est associée à une baisse de 17 % du risque d'événement cardiovasculaire majeur (infarctus, AVC, insuffisance cardiaque), et ce, jusqu'à 10.000 pas. Le professeur Emmanuel Stamatakis, qui a supervisé les travaux, résume dans un communiqué : "Si vous souffrez d’hypertension, plus vous marchez, et plus vous marchez intensément, plus vous réduisez votre risque d’événements cardiovasculaires sérieux." Les bénéfices sont concrets : -22 % de risque d’insuffisance cardiaque, -9 % de risque d'infarctus et -24 % de risque d’AVC par palier de 1.000 pas supplémentaires. En intensifiant la marche (80 pas/minute sur 30 minutes), le risque global chute même de 30 %. Il n’y a par ailleurs aucune preuve d’effet négatif pour ceux marchant plus vite (jusqu'à 130 pas/minute).
La marche comme mesure de soin standard
Cette étude offre un message d’espoir aux 1,28 milliard de personnes touchées par l’hypertension dans le monde : inutile d’atteindre systématiquement les 10.000 pas quotidiens pour en tirer un bénéfice. "Tout niveau d’activité physique est utile, même en dessous des recommandations habituelles, insiste le Pr Stamatakis. Les cliniciens devraient promouvoir la marche comme soin standard, et adapter les conseils aux besoins de chaque patient." Récemment, des chercheurs d’Harvard ont identifié un effet protecteur jusqu'à 7.500 pas quotidiens, au-delà desquels les bénéfices semblent plafonner. Une méta-analyse de 2022 confirme de son côté qu’une fourchette entre 6.000 et 8.000 pas suffit déjà à améliorer la santé cardiovasculaire et métabolique chez les plus de 60 ans.