Été
Grosses chaleurs : à partir de 26 degrés, il y a un risque d’hyperthermie
À partir d'un certain niveau de chaleur, le corps humain peine à réguler sa température. Selon une étude récente, ce seuil est plus bas que ce qui a été précédemment estimé.

- Par Mégane Fleury
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- Niwat Khongpraphat/istock
Quelle température maximale l’être humain peut-il supporter ? À l’heure du réchauffement climatique, des scientifiques cherchent des réponses à cette question. Dans la revue spécialisée PNAS, une équipe de l’université d’Ottawa, au Canada, montre que notre seuil de tolérance est moins élevé que ce qui était précédemment estimé. En cas d’humidité importante, notre corps ne peut plus se thermoréguler à partir de 26 à 31°C.
Comment analyser les effets de la chaleur sur l’organisme ?
Ce groupe de chercheurs, dirigé par le Dr Robert D. Meade, a utilisé une technique appelée "protocole par paliers thermiques". Les 12 volontaires ont été conduits dans une pièce où l'équipe a progressivement augmenté la température et l’humidité. L’objectif était d’identifier le moment où l’organisme ne parvenait plus à réguler la température corporelle. Puis, les participants sont revenus et ont été exposés à des niveaux d'humidité et de température légèrement supérieurs ou inférieurs à leur seuil de tolérance maximal. "Les résultats étaient clairs, notent les auteurs. La température corporelle des participants a augmenté sans interruption, et de nombreux participants n'ont pas pu terminer l'exposition de 9 heures. Ces données constituent la première validation directe des protocoles par paliers thermiques, utilisés depuis près de 50 ans pour estimer les limites supérieures de thermorégulation."
Thermorégulation humaine : des limites inférieures aux estimations précédentes
Les scientifiques ont constaté que le seuil de tolérance était plus faible que ce qu’indiquaient les précédentes estimations. Ces dernières avaient établi que la thermorégulation humaine, soit la capacité à maintenir une température corporelle stable en cas de chaleur extrême, était compromise au-delà de 35°C et 100 % d’humidité. Dans cette étude, les scientifiques canadiens démontrent que ce seuil se trouve entre 26 à 31°C. Il s'agit de températures appelés "de bulbe humide" : cette mesure permet de prendre en compte l’humidité.
Réchauffement climatique : mieux comprendre ses effets sur l’organisme
"Nos résultats sont particulièrement pertinents, car les limites estimées de thermorégulation sont de plus en plus intégrées dans la modélisation climatique à grande échelle, relève Robert D. Meade. Ils soulignent également la contrainte physiologique subie lors d'une exposition prolongée à une chaleur extrême, qui devient de plus en plus fréquente en raison du changement climatique." Pour le chercheur et ses collègues, les résultats de cette étude permettent d’ajouter de nouvelles données physiologiques pour mieux comprendre les effets du réchauffement climatique. "Nous espérons mieux prévoir et anticiper les problèmes de santé liés à la chaleur", conclut le co-auteur principal Glen P. Kenny.