Enfants

Traitements hormonaux : une fillette suédoise développe un mini-pénis

Les traitements hormonaux utilisés par des parents peuvent avoir des conséquences sur leurs enfants, qui risquent de les absorber par simple contact cutané. C’est le cas d’une fillette ayant développé un clitoris hypertrophié, ressemblant à un petit pénis.

  • Tom Merton/iStock
  • 03 Aoû 2025
  • A A

    Quand les parents prennent des traitements hormonaux, ils peuvent avoir de graves conséquences sur leurs enfants. Selon une enquête d’Euronews Health, en Suède, au moins douze enfants ont été victimes de ces effets secondaires et ont développé des changements physiques. 

    Clitoris hypertrophié et seins qui poussent

    En cause, des médicaments hormonaux topiques, qui agissent uniquement à l’endroit où ils sont appliqués. D’après les cas signalés par les praticiens de l'hôpital universitaire Sahlgrenska de Göteborg, en Suède, il s’agissait surtout de gels, de crèmes et de sprays hormonaux contenant de la testostérone et des œstrogènes. Habituellement, ces hormones sexuelles ne commencent à être produites qu’à l’âge adulte. Ainsi, quand les enfants y sont exposés précocement, leur développement peut être perturbé.

    Parmi les enfants concernés, deux cas sont particulièrement marquants, selon l’enquête d’Euronews. Le premier est une fillette de 10 mois dont le père utilisait un gel à la testostérone. Les praticiens estiment que le contact direct avec la peau de son père est à l’origine du développement de son clitoris hypertrophié qui est plus grand que la norme et ressemble à un petit pénis. Le second cas est un garçon de 10 ans dont les seins ont poussé suite à l’exposition au traitement hormonal de sa mère.

    Aujourd’hui, la petite fille suédoise va bien et, depuis qu’elle n’est plus exposée au traitement hormonal de son père, son hypertrophie du clitoris s'est complètement rétablie. Mais certains n’ont pas eu cette chance. Les enfants réagissent différemment en fonction de la durée de l’exposition et des hormones. Le garçon de 10 ans va par exemple devoir subir une intervention chirurgicale pour réduire le volume de ses seins.

    Choisir la testostérone injectable plutôt qu’en gel

    L’impact des traitements hormonaux sur les plus jeunes est de plus en plus documenté. Dans une étude publiée l’an dernier, des endocrinologues pédiatriques du Pays de Galles présentaient plusieurs cas d’enfants dont le développement avait été perturbé par l’exposition à des gels ou à des sprays hormonaux. Une petite fille avait par exemple des sautes d’humeur et un développement mammaire précoce. Une autre publication scientifique indiquait qu’entre 2018 et 2025, en ce qui concerne les médicaments contenant des œstrogènes, il y a eu 41 rapports d'exposition secondaire présumée chez des enfants et des adultes. Pour ceux contenant de la testostérone, c’était 66 entre 2004 et 2025.

    Pour éviter ces problèmes, les médecins recommandent aux parents d'éviter le contact direct avec les enfants après avoir mis ce type de médicaments hormonaux topiques. Ils peuvent aussi les appliquer sur des zones que les bébés ne touchent pas. "Les bébés de moins de 12 mois ont une peau très absorbante”, précise le Dr Jovanna Dahlgren, médecin-chef du département de pédiatrie de l'hôpital universitaire Sahlgrenska, à Euronews Health.

    Autre alternative : changer la forme du médicament. En cas de déficit androgénique, le traitement consiste à administrer de la testostérone. Mais cette hormone peut être, selon Question Sexualité, délivrée en gel, en patch, en comprimés mais aussi en solution injectable. C’est cette dernière option que les médecins recommandent aux parents pour limiter le risque d’effets secondaires sur leurs enfants.

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    

    JDF