Neurologie
MOGAD : la désescalade thérapeutique serait à envisager
Le principal facteur prédictif de la rechute serait la durée d’exposition au traitement et une désescalade pourrait être envisagée pour les patients traités pendant au moins 12 mois, ainsi que pour les patients ayant été traités après un seul épisode clinique

- Rasi Bhadramani/istock
Le traitement préventif des rechutes dans les maladies du spectre MOG (MOGAD) ne fait pas encore l’objet de consensus. Pourtant le recours aux corticoïdes au long cours ou à divers traitements immunosuppresseurs peut être envisagé au cas par cas en fonction de la récurrence et de la sévérité des poussées.
Une étude récente s’est intéressée à la durée optimale du traitement préventif et à la désescalade thérapeutique1.
Une étude observationnelle en Corée du Sud
Il s’agit d’un recueil multicentrique effectué en Corée du Sud a inclus 333 patients adultes présentant une MOGAD. Parmi eux 273 avaient été traités par immunosuppresseurs et une tentative de désescalade a été effectuée pour 41 d’entre eux, avec un suivi moyen de 30 mois post désescalade.
Les traitements préventifs les plus représentés étaient les corticoïdes au long cours (exposition supérieure à 6 mois), l’azathioprine et le mycophenolate mofetil. La désescalade thérapeutique était le plus souvent initiée à la demande du patient ou par décision du neurologue.
Le principal facteur prédictif de la rechute est la durée d’exposition au traitement
Une rechute clinique a été observée après la désescalade pour 10 patients (24,4%), avec un délai moyen de survenue à 8 mois après arrêt du traitement. Tous ces patients avaient eu au moins deux épisodes cliniques avant instauration du traitement préventif.
Parmi les autres facteurs étudiés, le principal facteur prédictif de la rechute était la durée d’exposition au traitement : en moyenne 9 mois pour les patients rechuteurs et 50 mois pour les patients non rechuteurs (p=0.03). L’analyse de survie révélait un risque significativement inférieur de survenue d’une rechute pour les patients ayant été traités pendant au moins 12 mois, quelle que soit la molécule utilisée.
Conclusion
Les résultats de cette étude suggère qu’une désescalade pourrait être envisagée pour les patients traités pendant au moins 12 mois, et pour les patients ayant été traités après un seul épisode clinique, bien que cela nécessite d’être confirmé sur des effectifs plus importants et avec un plus large éventail de traitements, puisque certaines classes thérapeutiques telles que les immunoglobulines polyvalentes ou les anti IL6 récepteurs n’étaient pas représentés dans cette étude.
Référence :
- Kang Y-R, Ju H, Kim KH, et al. Outcomes of immunosuppressive therapy discontinuation in patients with myelin oligodendrocyte glycoprotein antibody-associated disease. Mult Scler J. Epub 2025.:13524585251320046.