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Le cannabis double le risque de décès cardiovasculaire

Une vaste recherche révèle que la consommation de cannabis pourrait drastiquement augmenter les risques d’AVC et de crises cardiaques, et jusqu’à doubler le risque de décès par maladie cardiovasculaire.

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  • 19 Jun 2025
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    Souvent perçu comme une substance récréative relativement inoffensive, le cannabis pourrait en réalité doubler le risque de décès lié aux maladies cardiovasculaires. C’est ce que révèle une méta-analyse publiée dans la revue Heart, qui alerte sur les répercussions de cette "drogue douce" en pleine expansion, de plus en plus légalisée ou dépénalisée.

    Un lien entre cannabis et accidents cardiovasculaires

    Pour arriver à ce constat, les chercheurs ont passé en revue plus de 3.000 articles scientifiques, pour finalement analyser 24 études observationnelles menées entre 2016 et 2023, regroupant au total près de 200 millions de participants. Ces travaux incluent des études transversales, de cohortes et une étude cas-témoins. Les usagers de cannabis y sont majoritairement jeunes, masculins, et plus nombreux à présenter certains problèmes cardiovasculaires, selon un communiqué.

    L’analyse montre une augmentation de 29 % du risque de syndrome coronarien aigu (obstruction brutale des artères du cœur), de 20 % du risque d’accident vasculaire cérébral (AVC), et un doublement du risque de décès par maladie cardiovasculaire chez les consommateurs de cannabis. Bien que les chercheurs reconnaissent certaines limites méthodologiques, notamment l’absence de lien de causalité, ils considèrent que ces données "remettent sérieusement en cause l’hypothèse selon laquelle le cannabis entraînerait peu de risques cardiovasculaires".

    Une réglementation à repenser ?

    Dans un éditorial associé, le professeur émérite Stanton Glantz et la docteure Lynn Silver, qui ont participé au projet, appellent donc à traiter le cannabis "comme le tabac", de façon à ce qu’il ne soit "pas criminalisé", mais "activement découragé". Ils soulignent que la puissance des produits en THC (la molécule psychoactive de l'herbe) a augmenté et que les formes de consommation se sont diversifiées : concentrés inhalés, cannabinoïdes synthétiques, produits comestibles... Ils insistent également sur la nécessité de protéger les non-consommateurs de l’exposition passive aux vapeurs de cannabis, qui n’est pas sans conséquences sur la santé.

    Les auteurs de la méta-analyse plaident enfin pour une intégration du cannabis dans les stratégies de prévention des maladies cardiovasculaires, et pour que les politiques de santé publique ne se limitent pas à encadrer le marché légal. "Des avertissements efficaces et une éducation aux risques doivent être mis en place", concluent-ils.

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