Oncologie

Cancer du côlon : l’activité physique peut réduire son agressivité

Selon une nouvelle étude, l’activité physique régulière pourrait améliorer le bien-être des patients atteints d’un cancer du côlon, réduire les symptômes et freiner l’agressivité de la maladie. 

  • Pornpimon Rodchua/iStock
  • 03 Aoû 2025
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    Avec 16.975 décès enregistrés en 2022, le Panorama des cancers (édition 2025) classe le cancer du côlon comme le troisième plus meurtrier, chez les femmes comme chez les hommes. Le principal traitement est une opération chirurgicale pour enlever la tumeur. Elle peut être complétée par une chimiothérapie ou une radiothérapie. 

    L’exercice physique réduit l’activité des gènes liés à la progression du cancer 

    Le cancer colorectal se guérit dans 9 cas sur 10 s’il est dépisté tôt. Mais ce n’est généralement pas le cas, car la maladie est souvent diagnostiquée à un stade avancé. Selon l’Assurance maladie, il y a cinq stades d’évolution, numérotés de 0 à IV : aux stades 0, I et II, les cancers sont limités au côlon ou à sa périphérie proche ; au stade III, les cancers se sont propagés à un ou plusieurs ganglions proches du côlon ; au stade IV, il y a des métastases à distance

    Dans une nouvelle étude, dont les résultats sont présentés dans un communiqué du centre de recherche Huntsman Cancer Institute de l’Université de l’Utah, aux États-Unis, les chercheurs montrent que l’activité physique régulière est bénéfique pour les patients atteints de cancer. Elle pourrait réduire les symptômes, améliorer le bien-être et freiner l’agressivité de la maladie. Il ne s’agit pas seulement d’une question de forme physique, précise Vicky Bandera, responsable de cette étude. Nous observons des signes précoces indiquant que l’exercice pourrait réellement modifier le comportement du cancer au niveau moléculaire.” 

    Lors de leurs travaux, les scientifiques ont étudié les données de 112 patients atteints d’un cancer du côlon (stades I à III). Parmi eux, les informations déclarées par les participants ont permis de distinguer deux groupes : les actifs, qui faisaient au moins 150 minutes d’exercice physique par semaine et les inactifs qui, dans le même temps, pratiquaient moins d’une heure. 

    Des progrès ont été observés chez les patients actifs : 

    • Les gènes responsables du développement ou de l’aggravation de la tumeur étaient moins actifs, ce qui suggère que l’exercice pourrait ralentir la croissance du cancer au niveau génétique.
    • Les gènes qui aident la tumeur à produire de l’énergie étaient également moins actifs, ce qui signifie que la tumeur disposait de moins d’énergie pour se développer.
    • Les gènes métaboliques présents dans le tissu adipeux (la graisse entourant la tumeur) étaient plus actifs, ce qui montre que l’exercice physique a aussi un effet bénéfique sur l’environnement autour de la tumeur, ce qui serait un facteur pour aider à limiter la propagation du cancer.

    Ce qui est étonnant, c'est que même la graisse profonde adjacente à la tumeur pourrait être influencée par l'exercice, souligne Vicky Bandera. Il ne s'agit pas seulement de perdre du poids; cela suggère que votre biologie interne pourrait évoluer de manière à réduire l'agressivité du cancer.

    L'activité physique adaptée, un traitement non-médicamenteux du cancer

    Depuis plusieurs années, le médecin traitant peut prescrire de l’activité physique adaptée (APA), qui est reconnue comme faisant partie des traitements non médicamenteux des cancers. “La pratique régulière d’une activité physique contribue à réduire les effets indésirables des traitements de chimiothérapie, combat la fatigue et la dépression, et peut réduire le risque de récidive”, précise le Vidal

    Des clubs spécialisés proposent de l’APA, permettant d’atteindre les objectifs fixés par le patient ou le praticien en toute sécurité. Beaucoup d’activités sont proposées, comme le canoë-kayak, le karaté ou encore l’escrime. 

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    JDF