Dermatologie

Gale : neuf soignants contaminés dans les Pyrénées-Orientales

À la polyclinique Médipôle à Cabestany, neuf membres du personnel ont contracté la gale, une maladie de la peau qui aurait été transmise par un patient hospitalisé pour un cancer et présentant des lésions cutanées.

  • airdone/iStock
  • 21 Aoû 2025
  • A A

    Depuis mi-juillet, une épidémie de gale se propage dans la polyclinique Médipôle du groupe Elsan à Cabestany, près de Perpignan. "Le week-end du 2 et 3 août, reprend la professionnelle de santé, deux collègues ont commencé à présenter des lésions sur les bras, de petites vésicules urticantes", a raconté, à L’Indépendant, une infirmière au sein de l’établissement de santé. Une semaine plus tard, un médecin confirme qu’il s’agit de la gale, une maladie de la peau due à un sarcopte, un minuscule parasite de la famille des acariens qui a la capacité de pénétrer l'épiderme et de s'y reproduire.

    Gale : 9 soignants touchés et au moins 200 cas contact

    "Un premier cas de gale s’est en effet manifesté lundi dernier au sein du personnel. On a réagi assez vite et mis en œuvre toutes les cellules de coordination de gestion de crise la semaine dernière. Au total, tout au long de la semaine, ce sont sept soignants qui ont été contaminés, puis deux autres ce week-end, portant le total à neuf personnels, lesquels souffraient de démangeaisons et pour lesquels on a diagnostiqué la gale", a déclaré, à Actu Perpignan, Fabrice Derbias, directeur territorial d’Elsan dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales. Au moins 200 personnes, notamment des salariés mais aussi des conjoints, des enfants et des petits-enfants de soignants, ont été identifiés comme cas contact.

    Un patient cancéreux présentant des lésions cutanées serait à l’origine de l’épidémie de gale

    Le directeur et l’infirmière ont indiqué que tout aurait commencé lorsqu'un homme âgé souffrant d'un cancer a été admis en chirurgie. Le patient présentait des lésions cutanées qui n’ont pas été attribuées aux conséquences de ses traitements. "Opéré, puis placé en unité de soins continus, ce malade décède le 18 juillet. Quelques jours plus tard, le service de chirurgie est informé que sa veuve, hospitalisée à la clinique Saint-Pierre, est porteuse de la gale."

    Pour rappel, cette dermatose parasitaire se transmet par contact cutané direct, c’est-à-dire par des contacts étroits (peau contre peau) fréquents ou prolongés, de 15 à 20 minutes, avec sa famille, lors de rapports sexuels ou en collectivité (sport, école, crèche, Ehpad…). Une transmission indirecte peut se faire par contact avec du linge, de la literie ou encore des vêtements contaminés (voire du mobilier absorbant type canapé en tissu ou en cuir). Cette pathologie contagieuse se manifeste par un besoin irrésistible de se gratter, surtout la nuit, responsable de lésions cutanées de grattage, qui sont striées ou rouges avec des croûtes. "Les lésions sont principalement situées au niveau des espaces interdigitaux, des faces antérieures des poignets et des avant-bras, des plis des coudes, des creux axillaires, ceinture, des fesses, des organes génitaux masculins et des aréoles mammaires", précise l’ARS Centre-Val de Loire.

    Gale : "Il n’y a aucun risque pour les patients"

    D’après Fabrice Derbias, les soignants malades ont été immédiatement pris en charge et arrêtés pour dix jours afin de suivre un traitement. "Une centaine de collaborateurs prennent ainsi un traitement préventif. Tous les protocoles et toutes les mesures d’hygiène à mettre en place dans ce type de situation, bio nettoyage, désinfection… ont été menées", a-t-il indiqué à Actu Perpignan. Selon le délégué départemental de l’ARS, "il n’y a aucun risque pour les patients."

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    

    JDF