Psychologie

Le contrôle numérique des parents affecte-t-il l'autonomie des enfants ?

Le contrôle parental numérique est un outil utile, mais il ne peut remplacer la relation, la confiance et le dialogue.

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  • 21 Jun 2025
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    À l’heure où les écrans occupent une place centrale dans la vie des jeunes, la question du contrôle parental sur l’usage numérique fait débat. Entre volonté de protéger et désir de responsabiliser, comment trouver le juste équilibre pour favoriser l’autonomie des enfants sans entraver leur développement ?

    Une vigilance légitime, mais parfois trop rigide

    Soucieux de protéger leurs enfants, de nombreux parents ont recours à des outils de contrôle numérique : applications de surveillance, restrictions d’accès, limitations du temps d’écran. Cette volonté de sécuriser l’environnement digital des plus jeunes se traduit aussi par des propositions législatives, comme l’interdiction envisagée des réseaux sociaux pour les moins de 15 ans.

    Certaines études montrent que le contrôle excessif peut produire l’effet inverse de celui recherché. Quand un adolescent a le sentiment que chaque aspect de sa vie numérique est surveillé, il peut développer des stratégies de contournement, un sentiment de méfiance envers les adultes, voire une perte de confiance en ses propres capacités de discernement. Ce n’est pas l’interdiction en soi qui pose problème, mais l’absence de dialogue qui l’accompagne.

    L’autonomie numérique, un apprentissage par étapes

    Les enfants ont besoin d’expérimenter, de se tromper, de comprendre par eux-mêmes les conséquences de leurs choix en ligne. Cela implique parfois de leur laisser une certaine liberté, adaptée à leur âge et à leur maturité, pour qu’ils puissent développer un usage raisonné des outils numériques.

    Un adolescent à qui l’on a toujours imposé des limites sans explication aura plus de mal à gérer son temps d’écran une fois seul. À l’inverse, celui qui a été progressivement responsabilisé, avec un accompagnement bienveillant, sera plus à même d’adopter des comportements équilibrés.

    Miser sur le dialogue et la co-construction

    Plutôt que d’imposer des règles unilatérales, il est possible de les co-construire avec l’enfant, en expliquant les raisons des limites, en écoutant ses besoins, et en adaptant le cadre au fil du temps. Par exemple, une règle comme « pas d’écran après 21 h » sera mieux acceptée si elle découle d’un échange sur le sommeil, la fatigue et le besoin de déconnexion.

    Aider les jeunes à devenir des usagers responsables passe par des discussions ouvertes sur le sujet, y compris sur les expériences des adultes face aux écrans. Il ne s’agit pas d’abandonner toute forme de contrôle, mais de passer de la surveillance à l’accompagnement.

    En savoir plus : "Le petit livre pour bien vivre avec les écrans" de Romain Gallissot et Océane Meklemberg.

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