Sida
VIH : un traitement préventif efficace à 99,9 % approuvé aux Etats-Unis
Le Yeztugo, nouveau traitement préventif contre le VIH, montre une efficacité de plus de 99,9 %. Il pourrait révolutionner la lutte contre le sida.

- Par Stanislas Deve
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- Andrey Rykov / istock
Deux injections par an pour se protéger du VIH : c'est la promesse de Yeztugo, un nouveau traitement préventif récemment approuvé aux États-Unis. Mis au point par le laboratoire Gilead, ce nouveau médicament marque un tournant dans la lutte contre le sida. Déjà salué comme une avancée majeure, il soulève aussi une question essentielle : sera-t-il accessible à tous ?
Une alternative à la PrEP pour les publics à risque
Connus sous le nom de "prophylaxie pré-exposition" ou "PrEP", les médicaments destinés à prévenir la transmission du VIH reposent jusqu'à présent sur la prise quotidienne de comprimés. Yeztugo, à base de lénacapavir, change la donne : deux injections par an suffiraient pour une protection efficace contre le virus. Selon Gilead, les essais cliniques ont montré une réduction du risque de transmission de plus de 99,9 %, une efficacité inédite qui rapproche ce traitement d'un vaccin. "C'est un jour historique dans la lutte contre le VIH", a déclaré Daniel O'Day, PDG de Gilead, auprès de l’AFP.
Le traitement s'adresse aux adultes et adolescents de plus de 35 kg, "ayant besoin de la PrEP ou souhaitant en bénéficier". Moins contraignant qu'une prise quotidienne, Yeztugo pourrait s'avérer crucial pour les populations les plus exposées au VIH, notamment dans les pays en développement. Il s'inscrit dans la lignée du Sunlenca, autre médicament à base de lénacapavir déjà utilisé chez les personnes infectées.
Un espoir freiné par le coût
Mais cette avancée a un prix. Gilead a annoncé un tarif annuel de 28.218 dollars (environ 24.500 euros), "en phase avec les options PrEP existantes" – le Sunlenca coûte 34.000 euros par an. Pourtant, selon une récente estimation publiée dans The Lancet, le médicament pourrait être produit pour seulement 25 à 46 dollars. Pour Winnie Byanyima, directrice de l'Onusida, "si ce médicament qui change la donne reste inabordable, il ne changera rien". Elle exhorte donc Gilead à "baisser le prix, augmenter la production et faire en sorte que le monde ait une chance de mettre fin au sida".
Le laboratoire a conclu en 2024 des accords avec des fabricants pour produire et vendre des génériques à bas coût dans plus de cent pays en développement. Mais ces efforts pourraient être compromis par les coupes budgétaires dans l'aide internationale américaine, décidées par le gouvernement de Donald Trump.