Environnement
Microplastiques : vivre au bord de la mer va-t-il devenir dangereux ?
Vivre au bord de la mer ou de l’océan, quand l’eau est polluée, peut augmenter le risque de diabète de type 2, de maladies coronariennes et d’accident vasculaire cérébral.

- Par Diane Cacciarella
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- Mariedofra/iStock
Le bruit des vagues, le plaisir d’une baignade et de l’odeur de la brise de mer… Rien de plus reposant que la mer ou l’océan ! Mais pour ceux qui y vivent à l’année, il n’y aurait pas que des bons côtés. Selon une nouvelle étude publiée dans la revue Journal of American Heart Association, la pollution des eaux pourrait être très nocive pour la santé. En cause ? Les microplastiques.
Les microplastiques présents partout et surtout dans les mers
Ces fragments de plastiques mesurent, selon l’Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale (Anses), entre 5 millimètres et quelques centaines de nanomètres, soit 70 fois plus petits que l’épaisseur d’un cheveux. Ils sont présents partout : air, sols, habitations, aliments mais aussi dans les mers et les océans… L’Anses estime d’ailleurs que 10 % de l’ensemble des plastiques produits depuis leur invention auraient fini dans les océans.
Lors de leurs travaux, les chercheurs ont voulu mesurer les risques que représentent les microplastiques des mers et des océans pour les personnes qui vivent à proximité. Ils se sont notamment concentré sur le diabète de type 2, les maladies coronariennes et l’accident vasculaire cérébral.
“Il s'agit de l'une des premières études à grande échelle suggérant que vivre à proximité d'eaux fortement polluées par les microplastiques pourrait être lié à des problèmes de santé chroniques, explique le Dr Sarju Ganatra, principal auteur de l'étude et directeur médical du développement durable au département de médecine du Lahey Hospital & Medical Center de Burlington, dans le Massachusetts, dans un communiqué. La pollution plastique n'est pas seulement un problème environnemental, elle pourrait aussi être un problème de santé publique”.
Les scientifiques ont étudié différentes zones côtières américaines. Ils y ont prélevé de l’eau pour déterminer les niveaux de concentrations de microplastiques marins (CMM), allant de faible à très élevé, de chacune d’entre elles. Ensuite, ils ont analysé les données de santé publique des populations.
Plus de diabète de type 2 et d’AVC
Résultat : les zones exposées à des niveaux élevés de CMM avaient une prévalence plus élevée de diabète de type 2, de maladies coronariennes et d’accident vasculaire cérébral (+ 9 %), de respectivement +18 %, +7 % et +9 % comparativement aux zones avec des niveaux faibles.
“Même si nous avons examiné les données relatives aux microplastiques prélevés dans l'eau de mer et l'état de santé des populations vivant à proximité, la pollution par les microplastiques nous touche tous, où que nous vivions”, a déclaré le Dr Sarju Ganatra.
En France, chaque mois, nous respirons environ 900.000 microplastiques et en ingérons environ 1,8 gramme, selon une étude publiée l’an dernier dans la revue Environmental Science & Technology.