Alimentation
Intoxication mortelle dans l’Aisne : c’est quoi le syndrome hémolytique et urémique ?
Plusieurs cas d’intoxication alimentaire ont été détectés à Saint-Quentin, dans l’Aisne, dont une enfant de 12 ans décédée après avoir développé un syndrome hémolytique et urémique (SHU).

- Par Diane Cacciarella
- Commenting
- pixinoo/iStock
"Depuis le 12 juin, 11 enfants ont été pris en charge pour symptomatologie digestive sévère (diarrhées sanglantes), indique la préfecture de l’Aisne, dans un communiqué. 6 d’entre eux ont développé un syndrome hémolytique et urémique (SHU), dont l’un est malheureusement décédé”.
SHU: viande et lait cru, les aliments les plus à risque
Le SHU est une maladie infectieuse grave qui se caractérise par la formation soudaine de minuscules caillots sanguins dans tout le corps. D’après le ministère de la Santé, "le taux de mortalité est actuellement inférieur à 5 % dans la littérature et à 1% en France”. Le plus souvent, le SHU est d’origine alimentaire. Il survient à la suite d'une infection intestinale causée par l’ingestion d’aliments contaminés par une bactérie appartenant à la famille Escherichia coli (E. coli), produisant une toxine appelée Shiga-toxines.
Les aliments les plus à risque sont ceux consommés crus ou peu cuits. Il s’agit notamment de la viande de bœuf, surtout hachée, du lait cru, des produits à base de lait cru ou encore, de façon plus exceptionnelle, des légumes crus contaminés par des déjections animales.
À Saint-Quentin, les enfants malades avaient justement consommé de la viande ou des produits à base de viande issus de deux boucheries. Le 19 juin, un arrêté préfectoral a suspendu préventivement l’activité de ces deux établissements en attendant les résultats définitifs des enquêtes de traçabilité.
Un risque élevé de SHU chez les jeunes enfants
"Cette complication [SHU après infection par E. coli], rare mais grave, affecte essentiellement le rein et survient dans 5 à 8 % des cas”, explique Santé publique France (SpF). Le risque de développer un SHU est plus élevé aux âges extrêmes de la vie, notamment chez le jeune enfant. Chaque année, environ 160 enfants sont atteints de SHU.”
La préfecture de l’Aisne rappelle qu’en cas de diarrhées sanglantes, il faut immédiatement appeler les urgences car c’est l’un des deux premiers symptômes du SHU, avec les vomissements. Et il faut agir vite car, en cas de complications, les patients peuvent souffrir de lésions aux reins, qui évoluent souvent en insuffisance rénale. Dans ce cas, les principaux traitements sont une dialyse et la prise de médicaments pour réduire les lésions rénales. Chez certains patients, cette prise en charge peut restaurer la fonction rénale, selon le Manuel MSD.
Les gestes à adopter pour prévenir le syndrome hémolytique et urémique
Afin de prévenir le risque d’infection alimentaire, et donc de SHU, la préfecture de l’Aisne recommande de toujours se laver les mains avant de cuisiner et de manger, de bien laver les fruits et les légumes, de rapidement mettre les aliments (plats cuisinés et restes alimentaires) au réfrigérateur ou encore de bien cuire la viande, c’est-à-dire ne pas la consommer rosée ou saignante.
Attention, aussi, lors de vos baignades dans la nature. La contamination peut avoir lieu en ingérant de l’eau non traitée (eau de puits, rivière, torrent, lac, etc.). Enfin, évitez le contact direct avec des animaux qui peuvent être porteurs de la bactérie.