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"Gwada négatif" : un nouveau groupe sanguin découvert

Des chercheurs français viennent de découvrir un nouveau groupe sanguin, appelé Gwada négatif, dont la seule porteuse est une patiente française d’origine guadeloupéenne. 

  • Rawpixel/iStock
  • 22 Jun 2025
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    "Gwada négatif", voici le nom du nouveau groupe sanguin identifié par les chercheurs français de l’Établissement français du sang (EFS), qui ont confirmé ce vendredi une information de France Inter. Il s’agit du 48e système de groupe sanguin connu chez l’Homme.

    Nouveau groupe sanguin : "un anticorps très particulier" et "inconnu" identifié il y 15 ans

    Cette découverte a demandé des années de travail. Tout commence en 2011. Pour des examens préalables à une intervention chirurgicale, un prélèvement de sang est réalisé sur une patiente française de 54 ans, originaire de Guadeloupe. Un "anticorps très particulier” et "inconnu” est alors identifié, explique Thierry Peyrard, biologiste médical à l’EFS et spécialiste des groupes sanguins rares. Mais à l’époque, les technologies disponibles ne permettent pas aux scientifiques d’aller plus loin. "Quinze ans après avoir reçu le prélèvement de sang (...), nos équipes de recherche ont réussi à identifier et à caractériser ce nouveau système de groupe sanguin, dont le nom est PIGZ”, explique l’EFS sur Linkedin.

    En 2019, le séquençage ADN à très haut débit leur permet d’identifier la mutation génétique. Pour l’instant, la patiente est la seule porteuse connue de ce groupe sanguin. "Il n’y a qu’elle qui est compatible avec elle-même aujourd’hui dans le monde”, indique Thierry Peyrard. "Ce groupe sanguin est hérité de son père et de sa mère", qui avaient chacun "le gène muté". La patiente a des frères et sœurs mais, comme leurs parents, ils n’étaient porteurs que "d’un seul allèle" alors que le groupe sanguin nécessite "deux gènes identiques".

    Offrir un meilleur niveau de soin aux patients porteurs de sangs rares

    "Maintenant qu'on connaît ce nouveau groupe sanguin rare, on a les moyens de le rechercher et d'espérer trouver d'autres personnes compatibles", a détaillé Thierry Peyrard à France Inter. Selon l’EFS, un groupe sanguin est dit rare en fonction de deux critères : 

    • que moins de 4 personnes sur 1.000 le possèdent dans la population.
    • qu’il n’existe pas d’autres groupes sanguins compatibles pour transfuser ces patients.   

    Pour rappel, lors d’une transfusion sanguine, les groupes sanguins du donneur et du receveur doivent en effet être compatibles pour éviter les risques. "Découvrir de nouveaux groupes sanguins, c’est offrir aux patients porteurs de sangs rares, un meilleur niveau de soin”, poursuit l’EFS au quotidien. En France, environ 700.000 personnes ont un groupe sanguin rare. 

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