Supplémentation

Trop ou pas assez de vitamines B : attention aux conséquences

Essentielles au bon fonctionnement du corps, les vitamines B doivent être consommées régulièrement. Mais attention, certaines populations risquent la carence et doivent prendre des suppléments, tandis que des excès peuvent provoquer des effets secondaires.

  • Bet_Noire / istock
  • 04 Aoû 2025
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    Fatigue persistante, troubles nerveux, carences pendant la grossesse… Et si le remède à ces problèmes de santé se trouvait dans le complexe de vitamines B ? Composé de huit vitamines distinctes (B1, B2, B3, B5, B6, B7, B9 et B12), ce groupe joue en effet un rôle crucial dans la production d’énergie, le fonctionnement du système nerveux et le renouvellement cellulaire. Pourtant, notre organisme les stocke mal, ce qui impose un apport régulier.

    Le rôle clé d’une alimentation variée

    "Une alimentation équilibrée suffit à couvrir les besoins en vitamines B pour la plupart des gens", rassure le Dr Joel Mason, gastroentérologue et chercheur à l’Université Tufts (Etats-Unis), dans un article de Tufts Now. Certains groupes doivent toutefois rester vigilants : les personnes âgées (absorption réduite de la B12), les végans (absence de B12 dans les aliments d'origine végétale), les femmes enceintes ou encore les patients opérés de chirurgie bariatrique et métabolique. Certains médicaments freinent également l'absorption de B12, notamment la metformine, un antidiabétique, ou les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), utilisés pour réduire les sécrétions acides gastriques.

    "Plus n’est pas toujours mieux", prévient le gastroentérologue. Dans les années 1980, des femmes prenaient jusqu'à 200 mg de vitamine B6 pour soulager les douleurs menstruelles, soit 100 fois la dose recommandée. Résultat : des neuropathies périphériques parfois irréversibles. De même, des doses élevées de niacine (B3), prescrites contre le cholestérol, peuvent provoquer bouffées de chaleur, démangeaisons et éruptions cutanées.

    La vitamine B9, entre protection et risque

    Ajouté aux farines depuis 1998 pour prévenir les malformations du tube neural (un type de malformations congénitales du cerveau et/ou de la moelle épinière), le folate (B9) a permis une baisse de 70 % des anomalies du système nerveux central. "Mais pris en excès, il pourrait favoriser certains cancers, alerte Dr Mason. Car le folate agit comme un fertilisant cellulaire. Sur des cellules précancéreuses, il pourrait donc accélérer leur croissance." Heureusement, les données épidémiologiques suggèrent que ce risque concerne surtout les personnes qui cumulent plusieurs sources de suppléments.

    A noter enfin que la chirurgie bariatrique complique l’absorption de la thiamine (B1). "Vomissements répétés, confusion, faiblesse... Ces signes doivent alerter les urgentistes", insiste le chercheur. Une carence en B1 non traitée peut en effet mener au béribéri, une pathologie grave et parfois fatale.

    Conclusion de l’auteur : un suivi personnalisé et médicalisé est essentiel pour éviter aussi bien les carences que les surdosages. Et, en cas de doute, mieux vaut toujours consulter un professionnel de santé.

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    JDF