Vieillissement
Une horloge biologique peut prédire comment nous vieillirons
Un dispositif basé sur l'analyse d’échantillons de sang permet d’estimer le vieillissement en fonction de certains critères comme la mobilité, la cognition ou encore la vitalité.

- Par Mégane Fleury
- Commenting
- wildpixel/istock
Anticiper le vieillissement pour mieux le prendre en charge. Des chercheurs ont mis au point une horloge biologique pour évaluer l’état de santé d’une personne au fil des années, selon différents critères. Dans Nature Aging, cette équipe composée de chercheurs du Buck Institute for Research on Aging, basé aux États-Unis et d’IHU HealthAge en France avec la collaboration de l’Inserm et de l’Université de Montpellier présente ce nouvel outil.
Mesurer la biologie du vieillissement grâce à une prise de sang
L’horloge permet d’évaluer la capacité intrinsèque, une notion créée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Elle correspond à six fonctions clés qui déterminent un vieillissement en bonne santé : la mobilité, la cognition, la santé mentale, la vue, l'audition et la nutrition/vitalité. Pour étudier l’évolution de ces différents fonctions, les scientifiques utilisent des échantillons sanguins desquels ils extraient la méthylation de l’ADN, un signal moléculaire.
Les chercheurs ont entraîné leur outil sur différents échantillons de données. Selon David Furman, auteur principal de cette recherche, l’horloge biologique, appelée IC Clock, a "surpassé toutes les horloges de vieillissement de première et deuxième génération pour prédire la mortalité globale". Lorsque les scores obtenus avec cette horloge étaient plus élevés, les scientifiques ont observé de meilleures performances du système immunitaire, une réduction de l'inflammation et des choix de vie plus sains. Selon eux, cette mesure permet d’explorer la "biologie fondamentale du vieillissement" et pourrait être utile pour "évaluer les interventions favorisant la longévité".
Horloge biologique : rendre l'outil accessible pour favoriser un vieillissement en bonne santé
L'équipe développe maintenant une solution basée sur le prélèvement de sang séché afin de réduire le nombre de consultations médicales nécessaires pour réaliser l’évaluation. À terme, ils espèrent ainsi rendre l’IC Clock disponible et exploitable dans les pays à revenu faible et intermédiaire. "Si nous pouvons proposer un outil moléculaire évolutif et abordable pour évaluer le déclin fonctionnel, l'IC Clock pourrait aider les cliniciens, les chercheurs et les décideurs politiques à mieux identifier les personnes à risque et à adapter les interventions favorisant une vie plus longue et en meilleure santé", souligne David Furman. Pour lui, le maintien de ces différentes fonctions est essentiel à un vieillissement en bonne santé.