Stress
Pourquoi l’anxiété du lundi peut faire des ravages sur votre santé
Les personnes stressées le lundi ont des taux de cortisol, l’hormone du stress, plus élevés. À long terme, cela augmente le risque de développer certaines maladies cardio-vasculaires, comme la crise cardiaque.

- Par Mégane Fleury
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- grinvalds/ISTOCK
Les lundis sont parfois difficiles. Fatigue, stress, charge mentale : la première journée de la semaine peut générer de l’anxiété. Or, selon une étude récemment parue dans Journal of Affective Disorders, cela pourrait avoir des conséquences à long terme. Le stress biologique, généré par l’anxiété du lundi, peut avoir des effets sur la santé cardiaque.
Stress du lundi : des niveaux d’hormones de stress plus élevés à long terme
Ces travaux ont été réalisés par le professeur Tarani Chandola, du département de sociologie de la Faculté des sciences sociales de l'université de Hong Kong (HKU). Avec son équipe, il a étudié les données de santé de plus de 3.500 adultes britanniques, âgés de 50 ans au minimum. "Cette recherche a identifié un phénomène biologique frappant : les personnes âgées anxieuses le lundi présentent des taux d'hormones de stress à long terme significativement plus élevés, jusqu'à deux mois plus tard, développent ces spécialistes dans un communiqué. Cet effet ‘lundi anxieux’, observé aussi bien chez les actifs que chez les retraités, met en évidence un lien profond entre le début de la semaine et la dérégulation du système de réponse au stress, un facteur connu de maladies cardiovasculaires (MCV)." Tarani Chandola souligne que ce stress du premier jour de la semaine créé une "cascade biologique qui perdure pendant des mois". "Il ne s'agit pas seulement du travail, mais de l'ancrage profond du lundi dans notre physiologie du stress, même après la fin de la carrière", indique-t-il.
Anxiété : le stress du lundi augmente le risque de trouble cardiovasculaire
Des analyses de cheveux ont démontré que les personnes anxieuses le lundi avaient des taux de cortisol 23 % plus élevés en moyenne, en comparaison aux personnes ayant ressenti de l’anxiété un autre jour dans la semaine. Pour les auteurs, le stress du lundi est associé à un risque 19 % plus important de crise cardiaque.
"Cette étude identifie la dysrégulation de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS) comme un pont biologique potentiel", concluent-ils. Cet axe a pour rôle la régulation des hormones du stress comme le cortisol. Lorsque celles-ci sont élevées, de façon chronique, cela contribue à l’hypertension, à la résistance à l’insuline et au dysfonctionnement immunitaire. "Cette étude est la première à identifier le lundi comme un événement particulièrement perturbateur, développent les auteurs. Les résultats suggèrent que les rythmes sociétaux, et pas seulement les exigences professionnelles, sont ancrés dans la physiologie humaine, entraînant des risques durables pour la santé."