Bouffées de chaleur
Ménopause : une étude inédite pour améliorer la prise en charge
Les Françaises trentenaires sont invitées à participer à une vaste étude sur la ménopause, qui prévoit de suivre 100.000 femmes sur 10 ans. L’objectif, mieux comprendre les symptômes de la ménopause et améliorer sa prise en charge.

- Par Stanislas Deve
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La ménopause touche près de 14 millions de femmes en France, avec environ 500.000 nouvelles concernées chaque année. Pourtant, "on dispose de peu de données scientifiques sur la ménopause, et encore moins sur la femme française", regrette le professeur Jean-Marc Ayoub, médecin à l'hôpital Foch à Suresnes (Hauts-de-Seine), cité par Radio France. Une étude inédite, ouverte aux femmes à partir de 30 ans, veut enfin combler ce vide.
Dresser le profil de la Française ménopausée
L’objectif de cette recherche, lancée par les médecins de l’hôpital Foch et accessible via le site Climatere.fr, est de mieux comprendre la trentaine de symptômes qui peuvent survenir au moment de la ménopause : bouffées de chaleur, insomnie, douleurs articulaires, sécheresse vaginale... Mais aussi d’évaluer les risques associés comme l’ostéoporose, certains cancers du sein ou les maladies cardiovasculaires.
Les femmes volontaires sont invitées à remplir en ligne des questionnaires sur leur santé physique, mentale, leur alimentation et, pour celles déjà concernées, leur vécu professionnel. Ce qui permettra aussi de dresser le profil de la femme française ménopausée.
Longtemps ignorée par la recherche hexagonale, la ménopause est encore abordée en France sur la base de recommandations datant des années 1970. "Souvent, les scientifiques s’appuient sur des études internationales. Mais on ne peut pas tout transposer", insiste le Pr Ayoub. Il souligne les spécificités françaises possibles, liées à notre environnement, nos vaccins, notre système de santé et de prévention.
Une priorité de santé publique ?
Selon l’étude ELISA, 87 % des femmes ressentent au moins un symptôme de la ménopause, le plus courant étant les bouffées de chaleur et sueurs nocturnes, qui durent en moyenne 7,5 ans. Pour 20 à 25 % d’entre elles, les troubles sont sévères : "Plus d’un quart des femmes ont une symptomatologie majeure, se plaignant d’une altération de la qualité de vie cotée de 8 à 10 sur 10", affirme la gynécologue Brigitte Letombe auprès de Pourquoi Docteur.
Malgré son ampleur, la ménopause reste mal prise en charge. Un rapport parlementaire remis en avril dernier veut changer la donne. Il décline 25 propositions pour "garantir une prise en charge adaptée", aujourd’hui rendue "impossible du fait d'inégalités sociales et territoriales". Pour la députée à l'origine du rapport, Stéphanie Rist, ces mesures sont "pragmatiques, chiffrées, applicables" d’ici à deux ans. Son message est clair : il est temps de faire de la ménopause une véritable priorité de santé publique.