Pneumologie
Rhéoplastie : une technique sure et efficace dans la bronchite chronique
La rhéoplastie améliore la qualité de vie des patients atteints de bronchite chronique invalidante et son profil de sécurité est très satisfaisant. Une technique qui dpi trouver sa place à l’ère du développement des biothérapies. D’après un entretien avec Thomas EGENOD.

Une étude dont les résultats sont parus en mai 2025 dans l’ERJ Open Research, a cherché à démontrer l’efficacité de la rhéoplastie dans la prise en charge des bronchites chroniques et à évaluer son profil de sécurité. Il s’agit d’une étude allemande et autrichienne, rétrospective et multicentrique. Les auteurs ont inclus 54 patients issus de 8 centres hospitaliers allemands et autrichiens et ont réalisé 106 procédures (deux patients n’ont pas pu bénéficier du traitement de manière bilatérale lors de la première intervention). Les patients inclus avaient tous grades de sévérité de bronchite chronique et un score CAT compris entre 5 et 7 sur les items de la toux et des expectorations. Les données de l’efficacité et de la tolérance de la technique ont été évaluées à 6 et à 12 mois.
Une technique efficace surtout pour les patients peu sévères
Le docteur Thomas EGENOD, pneumologue dans le service d’oncologie thoracique du Centre Hospitalier Universitaire de Limoges, explique la rhéoplastie est une technique endoscopique qui diminue les effets de la bronchite chronique. Le cathéter utilise des champs électromagnétiques pulsés pour éliminer les cellules en gobelet, responsables de la toux et de la production de mucus. Il est nécessaire de réaliser deux séances espacées de quatre à six semaines. Il rappelle que cette technique n’est actuellement pas disponible en France. Les résultats de cette étude ont montré un taux de réponse positive de 75% à 6 mois et de 65% à 12 mois avec une amélioration de la qualité de vie de 63% à 6 mois et de 80% à 12 mois. Thomas EGENOD précise que les meilleurs répondeurs étaient les patients les moins sévères, ils étaient moins distendus, avaient un meilleur VEMS et un meilleur test de marche. Ces résultats appuient les données obtenues lors de l’étude de faisabilité.
Un profil de sécurité extrêmement sûr
Thomas EGENOD souligne que cette technique a l’avantage d’être très sûre, les résultats n’ayant montré aucun signal d’effets secondaires significatif. En effet, seulement cinq patients ont présenté une exacerbation et un patient a présenté un pneumothorax. Aucun décès n’a été relevé. Le profil de sécurité est donc très satisfaisant. Pour Thomas EGENOD, cette technique doit donc pouvoir rentrer dans le panel des traitements de la BPCO et mais elle va surtout devoir trouver sa place au sein des biothérapies. Quelques patients ont pu en bénéficier aujourd’hui en France.
En conclusion, la rhéoplastie se présente comme une technique à développer en France en raison de son efficacité et de son profil de sécurité satisfaisant mais, à l’ère des traitements par biothérapies, elle devra trouver une place bien définie dans les alternatives thérapeutiques de la BPCO.