Moustiques
Virus tropicaux : l’Europe est de plus en plus exposée
Virus du Nil occidental, chikungunya et dengue : avec près de 470 cas recensés depuis janvier, les maladies tropicales transmises par les moustiques s’installent en Europe.

- Par Stanislas Deve
- Commenting
- Pawich Sattalerd / istock
Alors que l'été bat son plein, les moustiques ne se contentent plus de troubler nos nuits. Ils deviennent les vecteurs de maladies virales potentiellement graves. Dans un rapport publié le 15 août, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) alerte : près de 470 cas de virus du Nil occidental, de chikungunya et de dengue ont déjà été recensés en Europe depuis janvier.
Des virus tropicaux de plus en plus présents
Les virus transmis par les moustiques, autrefois limités aux régions tropicales, s’implantent progressivement en Europe. En cause : le réchauffement climatique, qui favorise la prolifération des moustiques vecteurs, et l’augmentation des voyages internationaux. Résultat, l’Europe n’est plus à l’abri de maladies jusqu’alors exotiques.
Le virus du Nil occidental inquiète particulièrement : 274 cas ont été signalés en Italie, 35 en Grèce, et quelques dizaines ailleurs. La France recense 4 cas. Bien que souvent asymptomatique, ce virus peut, dans environ un cas sur 150, entraîner des complications graves comme l’encéphalite ou la méningite. En Italie, 10 décès ont déjà été attribués à ce virus en 2025.
Le chikungunya en forte progression
La France est également concernée par le chikungunya, avec 111 cas signalés cet été, dont 16 foyers encore actifs. Bien que rarement mortelle, cette maladie peut provoquer de fortes douleurs articulaires persistantes, des éruptions cutanées, de la fièvre et une grande fatigue. Deux vaccins ont été récemment approuvés dans l’Union européenne, mais aucun traitement curatif n’est encore disponible.
La dengue progresse elle aussi. La France, l’Italie et le Portugal cumulent une vingtaine de cas cette année. Le moustique Aedes aegypti, principal vecteur de la dengue, est maintenant implanté dans de nombreuses régions d’Europe. Les symptômes, souvent légers, peuvent aller jusqu'à des formes hémorragiques potentiellement mortelles.
Comment se protéger ?
Face à ces risques croissants, la prévention reste la meilleure arme. Utilisez des répulsifs, portez des vêtements longs, installez des moustiquaires et éliminez les eaux stagnantes, foyers de reproduction des moustiques. Si vous prévoyez de voyager dans des zones à risque, informez-vous sur les mesures sanitaires locales. C’est désormais acté : les moustiques ne sont plus un simple désagrément de l’été.