Neurodéveloppement
TDAH : les prescriptions ont doublé depuis 2020
Entre 2020 et 2024, les prescriptions de méthylphénidate, utilisé pour traiter le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), ont augmenté de 154 %.

- Par Mégane Fleury
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- David Benedict/istock
Environ 5 % des enfants sont atteints d’un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) en France. Ce trouble du neurodéveloppement se manifeste par une difficulté à rester concentré, une hyperactivité et une impulsivité. Selon une enquête de l’AFP, relayée par TV5 Monde, les prescriptions de méthylphénidate, l’un des traitements utilisés pour le réguler, ont bondi en France : elles ont augmenté de 154 % entre 2020 et 2024.
Comment expliquer la hausse des prescriptions du médicament contre le TDAH en France ?
"Classés dans la catégorie des stupéfiants, ces médicaments stimulent le système nerveux central en contrôlant les principaux symptômes de ce trouble : déficit d'attention, hyperactivité et impulsivité", indique l’AFP. La hausse des prescriptions pourrait être liée à différents facteurs, dont un meilleur dépistage du trouble, une amélioration de la prise en charge et le remboursement de ce médicament chez l’adulte depuis 2022. Si dans la plupart des cas, les médicaments aident les patients à améliorer leur qualité de vie, ils peuvent déclencher des effets secondaires comme des insomnies, une diminution de l’appétit, des maux de tête ou encore des troubles de l’humeur.
TDAH : un risque de mésusage des stimulants ?
Cette augmentation des prescriptions suscite des inquiétudes, face au risque de dépendance mais aussi de mésusage. Aux États-Unis, une étude parue dans JAMA révèle que dans certains établissements scolaires, un étudiant sur quatre a un usage détourné de ces médicaments. "Il existe de plus en plus de preuves que la majorité des usages non-médicaux des stimulants chez les adolescents plus âgés sont principalement motivés par le désir d’améliorer leurs résultats scolaires et/ou cognitifs et impliquent le plus souvent l’obtention de stimulants auprès d’amis de la même école", indiquent les auteurs. Or, consommés sans ordonnance ni avis médical, ces médicaments peuvent avoir des effets secondaires graves, comme des troubles cardio-vasculaires, des troubles dépressifs, des psychoses, de l’anxiété et il existe un risque d’overdose. "Peu de données existent en France sur le mésusage ou la durée des traitements médicamenteux du TDAH", estime l’AFP.
Un encadrement strict des prescriptions de méthylphénidate
Sur son site, l’Assurance Maladie rappelle que la prescription du méthylphénidate repose sur des règles très strictes. Le traitement ne peut être prescrit que par un médecin spécialiste des troubles du comportement, qu’il soit psychiatre, neurologue ou pédiatre. "La prescription est faite pour une durée maximale de 28 jours sur une ordonnance sécurisée, indique l’organisme. Elle détaille très précisément les quantités prescrites pour une période définie par des dates. Pendant la durée couverte par cette ordonnance, aucune prescription similaire émanant d’un autre médecin n’est autorisée." Elle souligne également que le traitement médicamenteux n’est pas systématique : il est indiqué lorsque les autres mesures sont insuffisantes.