Cerveau

Maux de tête, douleurs cervicales, vertiges… Et si c’était un héritage de Néandertal ?

La malformation de Chiari de type 1, une anomalie morphologie du crâne, pourrait être liée à des gènes néandertaliens qui ont intégré le patrimoine génétique humain.

  • EvgeniyShkolenko/istock
  • 29 Jul 2025
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    La malformation de Chiari de type I se caractérise par une anomalie morphologie du crâne. Dans le détail, l'arrière du crâne est trop petit pour contenir correctement le cerveau, ce qui provoque une hernie d'une partie de la base du cerveau hors du crâne et dans le canal rachidien. Ainsi, la pression sur la moelle épinière et le cerveau augmente. Cela peut provoquer des céphalées sous-occipitales, des douleurs cervicales, des vertiges, des acouphènes, une atteinte oculaire (diplopie, vision floue, photophobie, nystagmus), des signes d'atteinte des nerfs crâniens inférieurs, une ataxie cérébelleuse et une spasticité, selon l’Orphanet.

    Malformation de Chiari : le crâne des patients se rapprochait de celui des Néandertaliens

    "Sa cause immédiate est considérée comme un os occipital anormalement petit. Cependant, sa cause ultime reste incertaine", ont indiqué des chercheurs britanniques, canadiens et philippins. En 2013, ces derniers avaient émis l'hypothèse que les personnes présentent cette malformation car certains de leurs gènes codant le développement crânien dérivent de trois espèces d'Homo éteintes dont le basicrânien est plus petit que celui typique des êtres humains actuels : Homo erectus, Homo heidelbergensis et Homo neanderthalensis. Pour vérifier cette théorie, l’équipe a mené une étude au cours de laquelle elle a comparé des modèles 3D de crânes d'êtres humains vivants, atteints ou non de malformation de Chiari de type 1, à des fossiles d'hominidés, notamment d'anciens Homo sapiens, Néandertaliens, Homo heidelbergensis et Homo erectus.

    Les résultats, publiés dans la revue Evolution, Medicine, and Public Health, ont montré des différences de forme significatives entre les crânes de personnes atteintes de malformation de Chiari et celles en bonne santé. "La seconde série d'analyses n'a pas confirmé cette hypothèse. Elles ont indiqué que les crânes des êtres humains vivants souffrant de malformation de Chiari ne se rapprochaient que de l'une des espèces éteintes, H. neanderthalensis. Les deux autres espèces éteintes se sont avérées plus proches de l'Homme n’ayant pas de malformation de Chiari. Ceci est contraire à la prédiction principale de l'hypothèse."

    Des gènes intégrés dans le patrimoine génétique humain par métissage

    Selon les auteurs, certaines personnes possèdent aujourd'hui des gènes néandertaliens qui affectent la forme de leur crâne, ce qui entraîne une discordance entre la forme du crâne et celle du cerveau humain moderne. "C'est cette discordance qui fait que le cerveau manque de place dans le crâne, et qu'il est ainsi expulsé par le seul orifice disponible, le canal rachidien."

    Étant donné que différentes populations à travers le monde présentent des niveaux variables d'ADN néandertalien, les scientifiques prédisent que certaines populations, notamment celles d'Europe et d'Asie, pourraient présenter un risque plus élevé de malformation de Chiari de type 1 que d'autres. Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer cette théorie. "Il existe de nombreux autres problèmes contemporains que les données archéologiques et paléontologiques peuvent nous aider à mieux comprendre."

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    JDF