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Un pansement sur le nombril contre le mal des transports : vrai ou faux ?
Placer du sparadrap sur son nombril pour éviter de tomber malade en voiture, en avion ou en bateau, c’est l’astuce qui circule sur les réseaux sociaux, mais dont l’effet n’a pas été prouvé scientifiquement.

- Par Geneviève Andrianaly
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- djedzura/iStock
Nausées, sueurs froides, vertiges, mal de tête, respiration accélérée… Ces symptômes se manifestent en cas de mal de transports, aussi appelé cinétose. Ces signes, très fréquents chez les enfants et sans gravité, surviennent lors d’un déplacement à bord d’une voiture, un bateau ou encore un avion. En général, ils disparaissent à l’arrêt, quelques minutes après la sortie du véhicule. Pour rappel, le mal des transports est dû à une réponse inadaptée du cerveau. "Les yeux perçoivent un mouvement (les virages en voiture) tandis que le système vestibulaire (organe de l’équilibre situé dans l’oreille interne) enregistre une impression contraire à celle communiquée par la vue. De ce fait, le vestibule ne peut pas donner au cerveau des informations exactes sur la position du corps", indique l’Assurance Maladie.
Le pansement sur le nombril contre le mal des transports pourrait avoir un effet placebo
Afin de ne pas être malade durant les trajets, certains se tournent vers l’astuce du pansement sur le nombril. Sur Instagram, une femme qui se dit "experte bien-être", connu sous le nom de "unefilleensweat", vantent les mérites de ce remède de "grand-mère", qui aiderait à "calmer les nausées." Dans la légende de sa vidéo, publiée sur la plateforme, elle précise que "scientifiquement parlant, il n’y a aucune preuve mais il semblerait que le soulagement soit lié à l’effet placebo, qui confère un pouvoir à un objet ou à un produit sans qu’il n’en ait réellement, en jouant sur l’inconscient. J’ai testé l’astuce hier sur la route la plus sineuse de ma vie et je peux vous dire que sans, je pense que j’aurais vomi. Donc vive l’effet placebo, qui fonctionne réellement sur certaines personnes." En effet, selon des médecins, l’efficacité de cette méthode n’a pas été prouvée par des études. "Même si c’est vrai que l’équilibre et la proprioception (la perception de ses membres dans l’espace) peuvent jouer sur le mal des transports, le nombril est une zone complètement inerte, donc il n’y a pas de rapport. Le mal des transports vient plus du cerveau et de l’oreille interne qui ont des difficultés à gérer les stimuli. Il y a une discordance entre les sensations de mouvement de la voiture et d’immobilisme (du passager). Le pansement ne peut avoir aucun effet" sur le corps, a déclaré Michel Kossowski, ORL spécialisé dans l’exploration des vertiges et des troubles de l’équilibre de l’adulte dans une interview accordée à 20 Minutes. Le spécialiste confirme que le soulagement provoqué par cette astuce est le résultat de l’effet placebo. "Tout médicament ou pratique thérapeutique peut avoir un effet placebo." "Par exemple si on donne un morceau de sucre à quelqu'un en lui expliquant qu'il s'agit d'un médicament qui le rendra plus joyeux, l'inconscient peut y croire et potentialisera les effets promis", a corroboré le Dr François-Xavier Moronval, médecin urgentiste, interrogé par le Journal des Femmes.
Mal des transports : quelles sont les solutions efficaces ?
Pour éviter un mal des transports, l’Assurance Maladie conseille de manger légèrement, et non de rester à jeun, avant un trajet en voiture, car, train, avion ou bateau, car la faim peut majorer les symptômes. Lors du déplacement, il convient de poser son regard sur l’horizon à l’extérieur du véhicule, maintenir sa tête fixe pour limiter la sensation de mouvement, se détendre en respirant calmement et profondément, ou en écoutant de la musique. Il est également conseillé d’aérer le véhicule, faire des pauses pour marcher un peu et ne pas fumer dans le véhicule. "Dans tous les cas, évitez de : lire ou jouer à des jeux sur écran, ce qui favorise le mal des transports ; fumer, boire de l’alcool, manger des aliments gras ou épicés et/ou prendre un repas abondant, un peu avant ou pendant le trajet." Des médicaments peuvent également être pris contre la cinétose. Dans la liste, on retrouve la métopimazine contre les vomissements, les antihistaminiques pour réduire les risques de nausées et la scopolamine qui aide à éviter la transmission d’informations perturbantes au cerveau. "Il est déconseillé de les associer." Comme tout traitement, ces derniers peuvent entraîner des effets secondaires. Ainsi, ils doivent être utilisés uniquement sur avis médical chez les personnes âgées, les adultes prédisposés à la constipation, les femmes enceintes et allaitantes.