Journée mondiale du cancer du poumon
Catherine Matausch : "Je suis la preuve que le dépistage précoce du cancer du poumon permet d’éviter le pire"
En 2020, alors que la pandémie de la Covid-19 tenaillait le monde, Catherine Matausch affrontait aussi une autre épreuve : le cancer du poumon. À l’occasion de la journée mondiale contre le cancer du poumon, l'ancienne présentatrice du JT de France 3 revient sur cet épisode qui appartient désormais à son passé, grâce à un dépistage et une prise en charge très rapides.

- Par Sophie Raffin
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- Catherine Matausch
"Je suis une chanceuse. Je le dis et je le répète, j'ai eu beaucoup de chance", assure Catherine Matausch en ce bel été 2025. Et en effet, la journaliste en a eu. Il y a tout juste 5 ans – alors que l’épidémie de la Covid-19 avait mis la planète à l’arrêt – les médecins lui diagnostiquaient un cancer du poumon, le cancer le plus meurtrier en France avec plus de 30.000 décès par an. L'ancienne journaliste de France Télévision a échappé à ce sombre pronostic en grande partie grâce à la découverte très précoce de sa maladie.
Catherine Matausch : "Elle a vu ce que le précédent n’avait pas vu : une petite tache suspecte"
Catherine Matausch - qui n’a que "crapoter" quelques cigarettes dans sa jeunesse - se souvient des signes étranges qui l'ont conduit à consulter en 2020. "J’étais dans un état de fatigue constant que je ne parvenais pas à expliquer et je toussais beaucoup". Comme elle est "fragile des bronches", le médecin lui a prescrit un scanner et n’y a finalement vu rien d'inquiétant. Une biopsie, des scanners de vérification… plusieurs examens ont été réalisés dans les mois qui ont suivi afin de déterminer la nature de la masse et si une opération était nécessaire. "Mon cas a fait débat dans l’équipe médicale", se souvient l'ancienne journaliste de 65 ans. Finalement, une intervention a été décidée. Et elle n’a pas été inutile ! Bien sûr, il y a eu des baisses de moral et des moments douloureux… d’autant plus que les mesures sanitaires liées à la pandémie de SARS-CoV-2 ne permettaient pas à Catherine d’avoir ses proches à ses côtés aussi bien pendant son hospitalisation que sa convalescence. Elle a d’ailleurs puisé une grande partie de ses forces pendant ce parcours thérapeutique dans leur soutien. "Je me souviens très bien qu’avant d’entrer dans la salle d’opération, ce n’était pas un moment effrayant, car j’avais confiance en mes médecins." Cinq ans après l’opération, le cancer du poumon est maintenant un lointain souvenir pour Catherine. "Je pensais que je perdrais une grosse capacité respiratoire après l’ablation d’une partie de mon poumon… mais pas du tout. Finalement, hormis la surveillance qui a suivi l’opération, rien n’a changé dans ma vie. Je n’ai ni traitement, ni séquelle." Cette expérience a tout de même conduit Catherine Matausch à faire quelques changements. "Moi qui me suis beaucoup oubliée et qui n’ai pas toujours été à l’écoute de mon corps, je me suis prise en charge. Les rendez-vous, je ne les rate pas ; les dépistages à faire, je les fais. C’est vraiment ce qui a changé depuis mon cancer. Auparavant, ma santé n’était pas un sujet. Maintenant, j’ai conscience de l’importance d’être acteur de sa santé. C’est la plus grande des politesses qu’on se doit." Ainsi lorsque le collectif Ensemble nous poumons l’a contactée pour soutenir le lancement du programme du dépistage du cancer du poumon en France, elle n’a pas hésité à répondre présente. "Cela a été une évidence pour moi compte tenu de mon histoire personnelle. Je sais trop combien le dépistage peut effrayer les gens, même des gens très informés." En effet, un sondage Ifop/capital Image réalisé en 2013 a montré que 7 % des Français craignent les tests de dépistage du cancer au point de les éviter et 25 % les font quand le médecin leur prescrit, mais ils sont très inquiets. Et pourtant, les dépistages sauvent des vies. "Je n’ai pas bénéficié d’un dépistage à proprement parler, reconnaît l’ancienne journaliste. Mais c’est grâce à un scanner – comme celui du programme Impulsion – que les médecins ont détecté mon cancer et ont pu agir très vite", assure Catherine. Le projet Impulsion qu’elle parraine, est un programme pilote de dépistage du cancer du poumon. Il sera lancé cet automne dans 5 régions hexagonales : Île-de-France, Hauts-de-France, PACA, Pays-de-Loire, Auvergne-Rhône-Alpes. Ce dispositif proposera aux profils à risque de cancer du poumon – c'est-à-dire les personnes entre 50 et 74 ans qui fument ou qui ont fumé un paquet par jour pendant une vingtaine d'années – un scanner thoracique à faible dose ainsi qu’une proposition de sevrage tabagique. Le tabac reste, en effet, la cause principale des tumeurs pulmonaires malignes, en étant responsable de 8 cas sur 10. Selon les estimations, 3,8 millions en France pourront en bénéficier. Et en ce jour de sensibilisation contre le cancer du poumon, Catherine rappelle l’importance de devenir acteur de sa santé. "Si j’avais une baguette de magicienne, je l’utiliserais pour chasser cette peur et cette appréhension des dépistages que de nombreuses personnes ont." "Le dépistage permet d’éclairer sa santé, mais aussi son avenir avec ses proches. C’est une immense chance de pouvoir bénéficier d’un scanner des poumons, surtout si on a été fumeur ou ayant évolué dans un monde entouré de fumeur", poursuit l’ancienne présentatrice du journal télé. Et pour convaincre les plus récalcitrants, elle le répète avec conviction : "Je suis la preuve que le dépistage précoce du cancer du poumon permet d’éviter le pire." En plus de pouvoir apaiser les craintes entourant le dépistage, elle émet un second vœu : que la journée mondiale du cancer du poumon et le programme Impulsion connaissent le même rayonnement qu’Octobre rose et le dépistage du cancer du sein lancé il y a tout juste 20 ans.
"J’avais toujours des doutes. J'ai donc décidé de consulter quelqu’un d’autre. La pneumologue Dr Evelyne Balloul m’a alors prise en charge. Et, elle a vu ce que le précédent n’avait pas vu : une petite tache suspecte sur un des deux poumons."Chirurgie du cancer du poumon : "Ce n’était pas un moment effrayant, car j’avais confiance en mes médecins"
Cancer du poumon : "Je n’ai ni traitement, ni séquelle"
Dépistage : "c’est grâce à un scanner – comme celui du programme Impulsion – que les médecins ont détecté mon cancer"