Nutrition

Aliments ultra-transformés : un risque accru de cancer du poumon ?

Consommer trop d’aliments ultra-transformés pourrait augmenter spécifiquement le risque de cancer du poumon, selon une étude américaine de grande ampleur.

  • Anastasiia Bidzilia / istock
  • 31 Jul 2025
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    Des glaces aux pizzas en passant par les boissons sucrées et les plats préparés, les produits ultra-transformés sont devenus omniprésents dans notre assiette, alors même qu’ils sont régulièrement associés à une multitude de problèmes de santé – des maladies cardiovasculaires aux pathologies neurodégénératives en passant par le diabète et un vieillissement accéléré. Une nouvelle étude américaine de grande ampleur, publiée dans la revue Thorax, alerte aujourd’hui sur un lien possible entre leur consommation excessive et un risque accru de cancer du poumon.

    Un risque de cancer du poumon augmenté de 41 %

    Les chercheurs se sont appuyés sur les données du Prostate, Lung, Colorectal and Ovarian (PLCO) Cancer Screening Trial, incluant plus de 155.000 Américains âgés de 55 à 74 ans. Parmi eux, plus de 100.000 ont rempli un questionnaire alimentaire dès leur entrée dans l’étude. Sur les douze années de suivi, pas moins de 1.706 cas de cancer du poumon ont été recensés, majoritairement des cancers non à petites cellules (CPNPC).

    Or, parmi les participants, ceux consommant le plus de produits ultra-transformés au quotidien étaient 41 % plus susceptibles de développer un cancer du poumon que ceux qui en consommaient le moins. Dans le détail, le risque de CPNPC augmentait de 37 %, et celui de cancer à petites cellules (CPPC) de 44 %, selon un communiqué.

    Une composition nutritionnelle et chimique en cause

    Les auteurs de l’étude soulignent que ces aliments, "prêts à consommer ou à réchauffer, pauvres sur le plan nutritionnel et riches en sucres, graisses et sel", évincent souvent les aliments protecteurs comme les fruits, les légumes ou les céréales complètes. "Le traitement industriel altère la matrice alimentaire, modifie l’absorption des nutriments et génère des contaminants nocifs", précisent les chercheurs. Ils citent notamment l’acroléine, une substance chimique présente dans les saucisses grillées, les caramels... et la fumée de cigarette, véritable poison notoire.

    Bien que les auteurs reconnaissent certaines limites à leur étude (données alimentaires collectées une seule fois, intensité du tabagisme non prise en compte...), les résultats restent selon eux significatifs. "Si le lien de causalité est confirmé, réduire la consommation mondiale de produits ultra-transformés pourrait contribuer à faire reculer le cancer du poumon", affirment-ils en conclusion.

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    JDF