Gastroentérologie
Elle perd 13 kilos en 6 semaines : c’est quoi le syndrome de Dunbar ?
Après une perte de poids soudaine et la présence de troubles gastro-intestinaux, une Américaine a reçu un diagnostic de syndrome de Dunbar, qui survient lorsque l'artère qui alimente l'estomac est comprimée.

- Par Geneviève Andrianaly
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Alors que Kristina Bayus-Roszak, âgée de 29 ans, était en bonne santé, elle tombe subitement malade. Dans le détail, la jeune femme, originaire de Cleveland aux États-Unis, souffre de symptômes invalidants, comme des vomissements constants, des douleurs abdominales et des nausées. En seulement six semaines, elle perd 13 kilos, selon le média GetSurrey. "Mon corps était en train de s'éteindre. Je mourais lentement de faim", a-t-elle confié. Inquiète, la patiente se rend chez un médecin qui pose un diagnostic sur ses maux. D’après lui, il s’agit du syndrome de Dunbar.
Le syndrome de Dunbar touche 10 à 24 % de la population générale
Décrit pour la première fois par Harolja en 1963, le syndrome de Dunbar est une pathologie congénitale rare causée par la compression du tronc coeliaque par une bande fibreuse du diaphragme appelée ligament arqué médian. Cette variante anatomique, qui touche 10 à 24 % de la population générale d’après la revue de la Faculté de Médecine et Médecine dentaire de l'Université catholique de Louvain, provoque des douleurs abdominales récurrentes et une perte de poids. "La douleur est épigastrique, la diarrhée ou la constipation peuvent également être présentes. Elle se présente généralement, mais pas toujours, après l'ingestion d'aliments et peut être associée à des nausées et à des vomissements. Les autres signes cliniques peuvent être la lassitude, l'intolérance à l'effort et les vomissements", indique l’Orphanet.
Syndrome de Dunbar : plus "que 18 à 22 mois à vivre si je ne me faisais pas opérer"
Après l’annonce du diagnostic, Kristina apprend que ses jours sont comptés. "Les médecins m’ont dit qu'il ne me restait que 18 à 22 mois à vivre si je ne me faisais pas opérer. Mon cas était l'un des plus graves qu’ils n’aient jamais vus." Étant donné qu’aux États-Unis, il n'y a pas de chirurgiens capables d'opérer plusieurs compressions simultanément, elle doit se rendre en Allemagne où elle subit une échographie poussée. Par la suite, la patiente reçoit un diagnostic de cinq autres maladies extrêmement rares, toutes caractérisées par des compressions vasculaires abdominales.
Lors des examens, les professionnels de santé ont constaté que le rein de l’Américaine était devenu noir à cause du manque de circulation sanguine. Une semaine plus tard, la vingtenaire est transférée dans un autre hôpital et subit une intervention chirurgicale spécialisée. L'opération qui lui sauve la vie dure plus de huit heures, au cours desquelles le chirurgien découvre qu'elle souffrait également d'un anévrisme abdominal qui aurait pu se rompre en un mois s'il n'avait pas été détecté.
"Les options de traitement" contre le syndrome de Dunbar "sont limitées"
Deux ans plus tard, Kristina est en meilleure santé. "Je vais beaucoup mieux et je peux à nouveau manger, ce que je ne considérerai plus jamais comme acquis. J'ai également repris du poids progressivement et l’état de mes organes s'est considérablement amélioré. Je ne souffre plus de douleurs chroniques et je peux reprendre mes activités préférées, comme la randonnée. J'ai retrouvé ma vie. (…) J'aimerais que les gens sachent à quel point les personnes souffrant de compressions vasculaires et de maladies rares sont fortes. La recherche et les options de traitement sont limitées, et la moitié des professionnels de santé ne comprennent même pas cette maladie."