Comportement
Comment le manque de sommeil altère le fonctionnement cérébral des ados
Des chercheurs ont découvert que le manque de sommeil chez les adolescents pouvait impacter le fonctionnement de leur cerveau, ce qui peut entraîner des troubles du comportement.

- Par Diane Cacciarella
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- Motortion/iStock
En période scolaire, les jeunes de 12 à 18 ans manquent en moyenne d’une à deux heures de sommeil par nuit, selon l’Assurance maladie. Un déficit qui peut avoir des conséquences sur le fonctionnement de leur cerveau, d'après une nouvelle étude publiée dans la revue Brain and Behavior.
Le manque de sommeil impacte la connectivité entre les zones cérébrales
Les chercheurs de l'Université de Géorgie ont démontré que les adolescents qui dormaient moins avaient une connectivité réduite entre les zones du cerveau impliquées dans la prise de décision, l'introspection et le traitement de l'information. Ces dysfonctionnements seraient aussi liés à certaines maladies mentales comme la dépression, le trouble déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ou encore la schizophrénie.
“Le sommeil n’est pas seulement bénéfique pour les enfants, explique Assaf Oshri, principal auteur de l’étude, dans un communiqué. Il contribue à préserver leur santé mentale et à les aider à réguler leurs émotions. L’étude montre que la durée et l’efficacité du sommeil sont liées à des modèles distincts de connectivité du réseau cérébral qui sont prédictifs de comportements problématiques.”
Pour parvenir à ce résultat, les scientifiques ont utilisé les données de l'Adolescent Brain and Cognitive Development Study, une grande étude portant sur le développement cérébral et la santé infantile aux États-Unis. En tout, 2.800 adolescents ont été suivis pendant deux semaines grâce à des capteurs d’activité qui enregistraient la qualité et la durée de leur sommeil. En parallèle, ils ont passé des IRM et, deux à trois ans après, les parents devaient signaler les éventuels troubles du comportement de leur enfant.
Les garçons dorment moins bien
En croisant les examens d’IRM avec les données de sommeil, les chercheurs ont observé qu’une faible durée ou une mauvaise qualité de sommeil affectait la communication entre plusieurs zones cérébrales essentielles, notamment le réseau du mode par défaut (MPD) et le réseau frontopariétal (FPN). Les adolescents ayant une connectivité réduite entre ces zones cérébrales étaient plus susceptibles de présenter des problèmes de comportement tels que de l’agressivité ou un mauvais contrôle des impulsions. Ceux de sexe masculin, plus âgés et issus de populations minoritaires aux États-Unis étaient les plus à risque de moins bien dormir et de développer ces troubles comportementaux.
“L'adolescence est une période extrêmement critique pour le développement cérébral, indique Linhao Zhang, coauteur de la recherche. Le sommeil est essentiel au développement cérébral. Or, de nombreux adolescents ne bénéficient pas d'une qualité de sommeil suffisante par nuit. Le sommeil des adolescents influence le fonctionnement de leur cerveau, et leur santé mentale. Il ne s'agit pas seulement de la durée du sommeil. Il s'agit aussi de savoir si vous avez bien dormi : avez-vous mis du temps à vous endormir ? Vous êtes-vous réveillé au milieu de la nuit ?”.
Idéalement, les adolescents de 14 à 17 ans devraient dormir 9 heures par nuit, selon l’Assurance maladie. En dessous de 8 heures, on parle de déficit de sommeil pour cette tranche d’âge. De quoi réfléchir pendant ces vacances d'été et prendre de bonnes résolutions pour la prochaine rentrée scolaire.